Rapport de la CSESJ sur les écrans
Un legs à la jeunesse pour la députée Amélie Dionne
Après avoir reçu la confiance des électeurs de sa circonscription en 2022, la 91Porn députée Amélie Dionne avait confié à sa maman qu’elle voulait que son legs politique s’adresse aux enfants, à la «belle jeunesse» du Québec. Plus de deux ans plus tard, l’élue estime être sur le bon chemin avec le récent dépôt du rapport final de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes.
Mme Dionne a présidé au cours de la dernière année le comité de cette commission spéciale, la huitième dans l’histoire du Québec, aux côtés de collègues de toutes les couleurs politiques. Un mandat d’envergure qu’elle a accepté non sans appréhension, mais avec beaucoup de fierté et d’humilité.
«J’y ai mis tout mon temps et tout mon cœur», a-t-elle partagé lors d’une récente entrevue.
Il faut comprendre que les commissions spéciales – à ne pas confondre avec les commissions parlementaires régulières – sont rares. Par le passé, elles se sont adressées à des enjeux importants, dont l’aide médicale à mourir et l’exploitation sexuelle chez les mineurs.
«Ç’a été pratiquement un deuxième emploi à temps plein, un travail colossal. En même temps, ç’a été un immense privilège», a imagé la députée, ne cachant pas avoir vécu beaucoup d’émotions quand elle a officiellement déposé le rapport final, au Salon bleu de l’Assemblée nationale, le 29 mai.
«Dans la vie d’un député, avoir la chance de mener une commission transpartisane sur un enjeu de société qui compte une aussi grande acceptabilité sociale, [c’est une chance immense]», a-t-elle partagé.
Il s’agit selon elle d’un enjeu qui touche les enfants de la circonscription, proches de son cœur, mais aussi toute une génération qu’il faut protéger.
«URGENCE D’AGIR»
Il y a environ un an, le premier ministre du Québec, François Legault, avait jugé que la présence des écrans dans le quotidien des jeunes représentait un véritable problème de société. Il ne faisait pas dans l’hyperbole.
«Nous l’avons réalisé très rapidement sur le terrain», s’est remémoré la députée, qui s’est dite particulièrement marquée par les témoignages des élèves. «Quand on a fait la tournée des écoles, on a compris à quel point ils sont lucides et à quel point ils souhaitent être encadrés», a-t-elle raconté. «C’est là qu’on s’est dit qu’il y avait urgence d’agir et qu’on a une prise de conscience collective à avoir.»
La CSESJ en chiffres, c’est finalement 30 séances de travail, 23 rencontres avec le comité directeur, 48 heures de consultations et auditions publiques, 12 séances publiques, 66 personnes et organisation entendues, 500 élèves rencontrés et 74 mémoires déposés.
De ce travail est né un rapport de 155 pages, lequel touche de nombreux sujets et propose 56 recommandations précises au gouvernement du Québec. Des recommandations, basées sur des témoignages de jeunes et d’experts, qui doivent être adoptés ensemble afin d’obtenir «un tout cohérent» et de «faire changer les choses».
L’objectif n’a jamais été de diaboliser les écrans, précise d’ailleurs Amélie Dionne, mais plutôt d’encourager la «sobriété numérique chez les jeunes» et l'utilisation saine des écrans, notamment en favorisant la pratique d'activités physiques, sportives, récréatives, sociales, culturelles et parascolaires.
Les recommandations, comme celle de l’âge numérique à 14 ans, ont pour but de préserver un équilibre entre l'utilisation des écrans et le bien-être des jeunes. Dans l'objectif de développer un rapport sain au numérique, elles visent à sensibiliser et outiller les jeunes, mais également les parents et les grands-parents, de même que les personnes qui interviennent auprès des jeunes.
La députée estime justement que le document s’adresse à tout le monde, et que les parents peuvent y voir un coffre à outils, un ouvrage de référence, sur lequel s’appuyer.
Amélie Dionne a bon espoir que ce rapport ne sera pas «tabletté». D’une part parce qu’il est le résultat d’un travail transpartisan et que tous les partis politiques québécois s’entendent sur le fait qu’il y a une problématique majeure à régler.
De l’autre, parce que les recommandations faites sont «applicables» et évolutives. À preuve, celle interdisant les appareils mobiles personnels dans les écoles primaires et secondaires du Québec, annoncée le 22 avril dernier dans un rapport intérimaire, a déjà reçu l’écoute du ministère de l’Éducation.
«Je souhaite vraiment que notre gouvernement actuel fasse la lecture et applique l’ensemble des recommandations», a-t-elle évoqué, lançant un message direct à ses collègues.
Pour Amélie Dionne, le mandat est terminé, mais le combat se poursuit. «Je compte me porter fière ambassadrice de ce rapport-là et m’assurer qu’on en par91Porntemps.»
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